« Les chars de l’Éternel se comptent par vingt mille, Par milliers et par milliers; Le Seigneur est au milieu d’eux, le Sinaï est dans le sanctuaire. » Psaumes 68.17 LSG
C’était un jour couvert et gris à Oberlin, dans l’Ohio. Les délégués du Conseil national de l’Église
catholique étaient las de la météo lamentable et des séances qui s’éternisaient. Lorsque une des
séances fut suspendue, les chanteurs de l’Université de Fisk entrèrent tranquillement dans la nef. Et
comme par miracle, les nuages se dispersèrent et le soleil filtra à travers les fenêtres. Les délégués
cessèrent de parler et tous les visages se tournèrent vers le choeur. « Steal away, steal away, steal
away to Jesus ». C’est par ce morceau d’une belle harmonie qu’entonnent les étudiants de Fisk. Tous
les auditeurs étaient stupéfaits et après un instant de silence, la salle retentit sous les coups des
applaudissements et les spectateurs en demandèrent plus.
Parmi les délégués figurait Henry Ward Beecher, un remarquable pasteur de Brooklyn, qui pria
aussitôt le groupe d’annuler sa tournée et de venir directement dans son église de New York.
Incapable de le faire, le réalisateur ,George White, offrit au groupe un concert en décembre.
Sachant l’importance de cet engagement, White agonisait de nommer son groupe. À Columbus,
dans l’Ohio, après avoir passé une grande partie de la nuit dans la prière, il trouva la réponse. Ils
seraient les chanteurs du Jubilée en rapport à l’année biblique du Jubilée dans Lévitique 25 représentant un temps de libération pour les esclaves.
Ce 27 décembre 1871, The Jubilee Singers chantèrent dans l’église de Plymouth, dans Brooklyn.
Le révérend Beecher, profondément ému, se leva et dit: «Mesdames et messieurs, je vais faire ce que
je veux que toutes les personnes dans cette maison fassent». Il tourna ses poches à l’envers, donnant
tout l’argent qu’il avait aux Jubilee Singers. Cette nuit-là, l’offrande était de 1 300$ ! Les journaux
reprirent l’histoire et bientôt les Jubilee Singers eurent des engagements dans le monde entier.
Dans leurs concerts, les chants qui émurent l’auditoire était leur hymnes «spirituals» – ces chansons
tirées de l’âme des plantations, nées de l’esclavage et pleines d’aspiration. En 1872, l’éditeur de musique gospel Biglow & Main engagea un musicien pour rencontrer les Jubilee Singers et enregistrer ces chansons intemporelles et sans auteur sur papier. Plus tard cette année-là, un petit volume de fut publié sous le titre «Jubilee Songs: Complete», chanté par les Jubilee Singers de l’université de Fisk.
C’était une étape importante pour la musique gospel et populaire, il introduit le « Negro Spiritual » aux États-Unis et dans le monde. Parmi ces chansons favorites, vous reconnaîtrez « Nobody knows the trouble I’ve seen » et « Swing low, Sweet chariot ».
Grâce aux Jubilee Singers, l’Université de Fisk continue de former les jeunes aujourd’hui et continue d’envoyer ses Jubilee Singers dans les églises et salles de concert à travers l’Amérique et partout dans le monde.
NOBODY KNOWS THE TROUBLE I’VE SEEN
«Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi.» Jean 14 : 1 LSG
L’université de Fisk à Nashville, dans le Tennessee, ouvrit ses portes en 1866, à la fin de la guerre Civile. Ce fut l’une de ses écoles établies pour les esclaves libres par l’Association des Missionnaires Américains. Au fur et à mesure que les étudiants et les professeurs arrivaient sur le campus, ils se retrouvèrent à vivre dans des casernes d’hôpitaux abandonnées de l’armée de l’Union construites sur le site de vieux enclos d’esclaves.
Parmi ces nouveaux professeurs se trouvait un Yankee New Yorkais, un homme blanc du nom de White. George White était un professeur de musique. Il enseignait à ses étudiants les cantates classiques et des chants patriotiques mais il était particulièrement intrigué par les vieilles mélodies chantées dans les plantation et les chansons d’esclaves qu’il entendait dans les dortoirs et parmi les élèves entre les classes. Il avait du mal à convaincre ses élèves de les lui chanter. C’était des
chansons particulièrement conservé, donné par la parole. Il n’y avait pas de partitions ni de paroles, seulement des souches plaintives qui passaient de voix en voix entre les générations. Mais en quelques années, les anciens bâtiments de Fisk commencèrent à dépérir. L’université se trouvait en crise, sans même assez d’argent pour acheter de la nourriture pour ses quatre cents étudiants. Malheureusement, l’Association Missionnaire a décidé de fermer l’école. Quand White se rapprocha de l’association suggérant une série de concerts de collecte de fonds, le conseil refusa (ils appelèrent son arrangement de »chasse d’oie sauvage »). White décida de l’essayer quand même. «Je dépends de Dieu, pas de vous», dit-il au conseil.
Sélectionnant 9 étudiants dont la plupart était d’anciens esclaves, White et sa femme vendirent leurs bijoux et leurs effets personnels pour financer la première tournée. Le 06 octobre 1871, les chanteurs embarquèrent sur un train de Nashville pour le Midwest. Ce fut un voyage difficile et parfois, les jeunes gens durent céder leurs sièges aux passagers blancs. À d’autres moments, ils furent expulsés de trains ou d’hôtels. Parfois, le petit groupe, bravant les menaces, les insultes, les obscénités et les indignations, chantait dans des halls ou des églises presque vides.
Au Conseil national de l’Église catholique à Oberlin, dans l’Ohio, quelques délégués protestèrent sur le temps à accorder aux « étudiants de couleur venant de l’université de Fisk ».
Le problème était la nature pressante des affaires confessionnelles. Leur planning était complet et les délégués ne voulaient pas d’interruptions dans leurs séances d’affaires. Mais George White ne s’arrêterait pas à un refus et finalement les étudiants de l’université de Fisk chantèrent une chanson pendant une pause alors que les délégués formaient de petits groupes ou quittaient le bâtiment. Ce qui se passa ensuite a changé le cours de la musique américaine.
De plusieurs façons, il fallait la foi qui accomplit des miracles pour faire qu’un groupe d’une dizaine de personnes révolutionne la musique des années 1870 jusqu’à aujourd’hui. Le 8 mars, nous célébrons la Journée internationale des droits des femmes. Et le comble a été que cette journée était axée sur les discriminations subies par les femmes quant à leur travail, leur rôle dans le foyer, leur sexualité, leur parentalité. Je ne souhaite pas aborder ce sujet mais apporter un point de comparaison ou relever le niveau de nos valeurs morales.
Les chanteurs de Jubilee Singers n’étaient pas encore nés qu’ils étaient considérés moins que du bétail. Ils ont difficilement été libérés dans la Guerre Civile, ont eu droit à une éducation universitaire malgré la haine dont ils étaient l’objet. Et pourtant, afin de sauver le toit qu’on leur offrait, ils suivirent George White dans sa lutte pour sauver l’université. Mais pas que !
Ils chantèrent des chants chrétiens, des chants dont ils étaient imprégnés lorsqu’ils étaient esclaves. Là où les chaînes les avaient meurtries, Dieu les en a délivrés.
Mieux, ils les envoya proclamer la bonne nouvelle de Jésus-Christ par les chants même qu’ils transmettaient de générations en générations.
Prière :
Merci Seigneur de nous avoir délivré et d’être notre repère dans un monde où notre foi peut être critiquée, abusée, violentée. Tu nous as placés sur le chemin de ta gloire, non pas pour être sauvé
seul mais permettre à d’autres de l’être également. Fais de nous un instrument de joie et de paix, de l’argile entre tes mains.
Vraiment inspirant. Merci beaucoup et bonne persévérance !