La foi augmente en quantité et non en qualité. Cette augmentation est due à la continuité de notre dépendance envers Dieu.
Marthe avait fini par quitter la cuisine. Elle avait appris pour elle-même ce que s’asseoir aux pieds de Jésus avec Marie voulait dire. Marthe croyait que Jésus était le Messie, le Sauveur du monde, l’Envoyé de Dieu. Elle croyait que la requête du Maître, quelle qu’elle soit, serait agréée du Père. Elle croyait le Seigneur quand il disait qu’il était la Résurrection et la Vie. Mais lorsque les regards de tous les gens se fixèrent sur la tombe silencieuse de son frère et que Jésus demanda qu’on enlève la pierre, la foi de Marthe chancela.
Abraham était l’ami de Dieu. Il avait quitté son foyer et son pays pour devenir nomade, et il suivait la voix intérieure qui dirigeait ses pas. Les objections de sa famille et de ses amis ne l’avaient pas dissuadé. Quand Dieu lui avait promis un fils, un héritier, qui serait le père d’une grande multitude, il s’était réjoui. Mais il y avait une chose à laquelle il ne s’était pas attendu : il ne pensait pas que la promesse mettrait autant de temps à se réaliser. L’attente était trop longue. Et pour finir, il devint père de deux multitudes, qui sont aujourd’hui encore en guerre l’une contre l’autre. Abraham lui aussi, manquait de stabilité.
Moïse était prophète, plus que prophète même. Il avait parlé face à face avec Dieu. Pendant quarante ans, il avait conduit les Israélites rebelles et obstinés à travers les immensités désertiques, attentif à leurs besoins. Il avait pris leur défense devant Dieu lui-même, refusant d’accepter leur destruction, alors même qu’ils la méritaient amplement. Cependant, la foi de Moïse chancela à la frontière même de la terre promise, et il pécha si ouvertement, sans qu’on puisse s’y méprendre, que Dieu ne put que lui refuser le privilège de terminer la tâche qu’il avait commencée. Moïse était un instable.
On le voit, le « club » des instables compte de nombreux membres : David, Samson, Adam, Paul, Ezéchias, Pierre, Jacob. La liste pourrait s’allonger presque indéfiniment. Le récit sacré ne mentionne que de rares exceptions : Hénoc Elisée, Daniel. Pas beaucoup d’autres.
Une étude des cas dont parle la Bible prouve que s’il est possible d’avoir confiance en Dieu de façon ininterrompue, les risques d’instabilité sont grands. De nombreux chrétiens passent en réalité constamment de l’engagement au désengagement. Il faut du temps pour apprendre à compter toujours sur Dieu et jamais sur nous-même. Dieu a pour objectif de nous apprendre à compter sur lui à chaque instant, mais nous ferions bien de reconnaître que dans la plupart des cas nous n’y arrivons pas du jour au lendemain.
La croissance dans la vie chrétienne consiste à apprendre à compter sur Dieu constamment et de plus en plus. Comme nous l’avons souligné plus haut, de deux choses l’une : ou on compte sur Dieu, ou on ne compte sur lui. Il ne peut y avoir de confiance partielle, de reddition partielle. Tantôt nous nous abandonnons à Dieu ; tantôt nous comptons uniquement sur nous-même.
Nous demeurons en Christ jour après jour entretenant une relation de tous les instants avec lui. « Comment puis-je demeurer en Jésus-Christ ?, demanderez-vous. De la même manière que vous l’avez reçu. Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui. ». Mon juste vivra par la foi. « Vers Jésus, p.69.
Aussi longtemps, que nous comptons sur lui, nous ferons l’expérience de victoire et de l’obéissance qu’il met à notre disposition.
Mais il arrive que l’ennemi réussisse à détourner nos regards du Christ et que nous cessions momentanément de compter sur lui. Alors nous tombons, nous échouons et nous péchons. D’après la Bible, beaucoup sont passés par là et beaucoup passent par là de nos jours. Lorsque cela nous arrive, nous devons retourner à Jésus et nous réclamer à nouveau de sa promesse : » Si nous confessions nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » 1 Jean 1:9.
Et nous renouons des relations avec lui. Nous n’avons pas besoin d’attendre quinze jours pour être sûrs que la colère de Dieu s’est apaisée. N’abandonnons pas la lutte, en pensant que nous n’atteindrons jamais le royaume des cieux. Ne nous efforçons pas non plus de « redresser la situation » par nous-même, avant de retourner à lui, mais retournons à lui immédiatement, en confessant notre péché, et en lui disant que nous avons besoin de lui. Ainsi, notre communion avec Dieu sera rétablie.
La croissance dans la vie chrétienne se poursuit lorsque nous vivons sans cesse par la foi en lui, et que nous continuons à cultiver des relations avec lui. Quand nous nous approchons du Christ jour après jour, il agit en nous pour que nous apprenions à nous appuyer constamment sur lui.
Ce texte est tiré du livre de Morris L.Venden, 95 thèses sur la justification par la foi.
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