1
Où trouver une retraite,
Où trouver un sûr abri,
Quand, du sein de la tempête,
Dieu me parle au Sinaï?
— Vois la mort que j’ai soufferte
Pour devenir ton Sauveur!
Entre par la plaie ouverte,
Et cache-toi dans mon coeur!
2
Quelle cité de refuge
S’offre pour l’homme perdu,
Quand, fuyant devant son Juge,
Il tremble et pleure, éperdu?
— Vers moi, sans repos ni trêve,
Accours, c’est ton seul espoir!
Mon coeur, qu’a percé le glaive,
S’ouvre pour te recevoir.
3
Quand iI faudra rendre compte,
Ô Dieu! qui t’affrontera?
Où cacherai-je ma honte,
Quand ton oeil me sondera?
— Si tu veux fuir ma colère,
Cache-toi dans mon amour!
Approche-toi du Calvaire,
Et ne crains plus le grand jour.
4
À son banquet misérable
Le monde m’appelle en vain.
Oh! fais-moi place à ta table
Et donne-moi de ton pain.
— Prends! Je suis le pain de vie.
Prends ta place à ce festin
Où Dieu même te convie,
Et qui n’aura point de fin.