« Un jour, Jésus priait en un certain lieu. Quand il eut fini, l’un de sesdisciples lui demanda: Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples! » Luc 11 : 1

Une chrétienne, célèbre malgré elle, a déclaré un jour que « la prière est la respiration de l’âme » et aujourd’hui, nous pouvons dire avec du recul qu’elle avait raison de le dire.

Mais avons-nous pesé, mesuré, réalisé qu’en nous apprenant le « Notre Père », cette belle et merveilleuse prière (c’est la prière-référence !), Jésus nous a révélé qu’il est impossible de dire cette prière en dehors d’une fraternité. En dehors d’une solidarité.

Vous vous rappelez ce que dit cette prière, Matthieu 6 : 9 – 13 : Donne-nous « notre » pain

…, pardonne-nous « nos » offenses … Dieu nous a appris, par la bouche même de Jésus, qu’une prière filiale, c’est-à-dire de fils, était forcément fraternelle, que pour être fils (du Royaume – puisque nous voulons que son règne vienne) il fallait être frères. Si un fils se sépare des frères, il n’est plus fils. Avez-vous pesé cela ? S’il se retire de la communauté, s’il se retranche, il se retranche aussi de sa condition de fils de Dieu parce qu’il cesse de ressembler à Dieu.

Au fait, en Dieu, ils sont trois qui s’aiment. Dieu est une communauté de personnes. Dieu est effusion. Si nous cessions d’être à l’image de Dieu, si nous cessions d’être frères, d’être plusieurs, si nous étions séparés, nous serions à l’image d’un Dieu solitaire.

Dès le commencement, Dieu a fait l’homme, homme et femme, plusieurs, pour qu’ils s’aiment. Pour être soi-même, d’habitude, on croit qu’il faut avant tout s’affirmer, se libérer, se suffire, n’avoir besoin de personne. On ne devient vraiment soi-même que lorsque l’on est, avec d’autres à une certaine profondeur de communion, de partage, d’échange.

Le drame de notre époque, généreuse mais désespérée, c’est que l’on veut une fraternité sans Père. Mais il est plus dramatique de voir des soi-disant chrétiens qui veulent une paternité sans fraternité, qui veulent être fils du Père sans être frères des autres fils. C’est vivre selon la logique de Caïn : « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4 : 9), devenue bien souvent la référence dans l’Eglise.

Nous disons si promptement que le salut est individuel mais avons-nous saisi qu’il se manifeste toujours par un amour fraternel. Eh bien, toi, tu en es où ?

Sony GENE

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