« Voici : il y a tant d’années que je te sers, jamais je n’ai désobéi à tes ordres, et à moi jamais tu n’as donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis.» Luc 15 : 29

Le fils aîné de la parabole du fils prodigue est souvent l’oublié des commentateurs bibliques. Or ce que nous constatons c’est que les problèmes de ce dernier n’apparaissent qu’au retour de son jeune frère, en voyant tous les préparatifs de son père pour ce dernier.

Il fait la réflexion rapportée plus haut.

Oui, au retour de ce second, l’aîné change, si du moins il avait été différent. Pas sûr. Il commence à se démasquer : il se retourne contre son père, il est tout « retourné », comme on dit. Il se met en colère contre son père. Il est « hors de lui », c’est-à-dire qu’il rejette ouvertement son frère à qui il reproche d’avoir été jouisseur et dépensier, il rejette ouvertement son père pour la première fois. A lui, il reproche d’avoir été avare et austère. Il se sépare de lui-même qui se croyait jusqu’ici heureux de son état et le paraissait sans doute. Il ôte le masque.

Il étale toute sa jalousie au grand jour. Il s’est révélé rival révolté de son cadet. Il ne pouvait admettre que ce prodigue fut autant que lui fils de son père, qu’il fut reçu et fêté. Qu’on fut heureux de son retour. La joie de son père le révolte.

L’un des problèmes de ce fils, c’est qu’il se croyait juste, « vertueux », parce qu’il n’avait jamais désobéi à son père. Il était apparemment obéissant et c’est ce qu’il met en avant pour justifier sa réclamation (comme le pharisien de Luc 18 : 9 – 14).

Mais il a oublié une chose très importante : ce qui le rendait juste aux yeux de son père n’était pas son obéissance, mais sa relation avec lui. Et cette relation n’était pas fondée sur ses actes, mais sur les actes de son père motivés par l’amour qu’il lui porte.

De même aujourd’hui, certains, fiers de ce qu’ils ont fait pour Dieu et pour l’Eglise, se sont remplis d’une « propre justice ». Nous devons donc nous souvenir que ce qui nous rend justes aux yeux de Dieu n’est pas ce que nous avons fait, mais ce que Jésus a fait pour nous.

Par le retour de son frère, l’aîné découvre aussi un père qu’il ignorait, un homme qui n’est pas seulement possesseur de biens ou un distributeur de nourriture mais aussi un homme de cœur, de tendresse paternelle, qu’il n’avait pas su connaître. Après toutes ces années, qu’est-il pour toi ?

Sony GENE

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