« Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu qualifie le sabbat de délicieux, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, Alors tu feras de l’Éternel tes délices… »

Esaïe 58 vv.13-14a

Vers 1994, un ami et prédicateur laïc adventiste guadeloupéen, Bertrand Charbonnet, nous contait une scène dont il fut témoin quelques années auparavant, un sabbat matin, juste avant un culte d’adoration, dans une église adventiste en Guadeloupe. Deux dirigeants d’église échangèrent ainsi quelques minutes avant le culte :

« A pa té’é saba, an (mwen) té ké diw an ka vann’ on (an) bèf! »

Traduction : « N’était-ce le jour du sabbat, je t’aurais fait part de ce que j’ai un bœuf à vendre ! »

L’autre répondit en créole : « Si nous n’étions pas un jour de sabbat, je t’aurais alors demandé : « Quel est son prix ? » ».

  • « Si ce n’était pas un jour de sabbat, je t’aurais répondu 5 000 francs.* »

    *En ce temps-là, la monnaie d’échange était le franc.

  • « N’était-ce un jour de sabbat, je t’aurais dit qu’on se verra lundi. »

Splendide, n’est-ce pas ?! Ces deux frères traitèrent une affaire au conditionnel, esquivant ainsi, selon eux, l’interdit. Mais personne n’est dupe ! La version « Français courant »revisite ainsi le verset 13 d’Esaïe 58: « Si tu renonces à travailler le jour du sabbat, ou à traiter une bonne affaire le jour qui m’est consacré, dit le Seigneur…

[ ]…si tu le respectes effectivement en renonçant à travailler, à saisir une bonne affaire et à marchander longuement… »

Dieu sait de quoi Il parle. Il y a en chacun de nous un côté « marchand du temple » ou « pharisien » qui sommeille. Ne nous fourvoyons pas en nous croyant « purs et innocents» tout en nous laissant aller à nos mauvais penchants.

Ici-bas, rien ne garantit la qualité réelle ni même la vraie nature d’une viande bovine, fut-elle délicieuse ! Certains ont ingurgité du cheval ou du porc en croyant déguster des raviolis 100% bœuf (cf. scandale européen en 2013 sur les viandes de cheval et porcine, étiquetées et estampillées « 100% viande bovine »). D’autres ont consommé du porc en mangeant des merguez pourtant étiquetées « halal » et censées contenir uniquement du bœuf ou du mouton.

Beaucoup préfèrent aux délices du sabbat une viande délicieuse mais néanmoins frelatée. Nombre d’entre nous préfèrent aussi malheureusement de délicieux instants passagers (futiles et coupables) aux délices éternelles que Dieu nous propose.

Demeurons fidèles au Seigneur en toutes choses, et pour ce faire, par sa puissance agissant en nous, soumettons-lui notre volonté ! Il nous fera alors goûter à des délices plus exquises qu’une viande tendre grillée à point et qui rapportent plus qu’une vente de cheptel.

Olivier REGIS

N.B : Le présent texte s’inspire, outre l’anecdote relatée par Bertrand Charbonnet, d’une méditation d’Ellen White tirée de l’ouvrage Jésus-Christ, reprise dans Sur le chemin de la grâce avec anthologie de Pierre L’Eplattenier (paru en 2012) et d’une méditation présentée en Guadeloupe par Sébastien Régis (en 2004), avec la jeunesse de l’église adventiste du 7ème jour de l’Assainissement (Pointe-à-Pitre/Les Abymes).

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