« Je ne te condamne pas non plus, va et ne pèche plus. » Jean 8.1-11

Jésus se redresse et se place au niveau des accusateurs. Par ses mouvements dans l’espace, il est l’intermédiaire qui va et vient vers les deux parties en conflit, comme pour créer du lien. Les religieux ont droit à la parole, tandis que la femme n’a pas droit de cité. Les mots que le Christ prononce en se redressant « compensent » le mutisme de la femme.

De plus, nous constatons que si le silence du Christ a travaillé les consciences, ses paroles ont transpercé les cœurs : « que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » (v.7b).

Est-ce que la réaction qui suivra cette fameuse question était celle que désirait le Christ ? Ces individus ont préféré fuir face au constat de leur état intérieur. Le plus étonnant c’est que la foule aussi s’en est allée ! « Et Jésus resta seul » (v. 9a) avec la femme.

Par ce questionnement, il leur était donné l’occasion d’exprimer leurs sentiments, de saisir l’occasion de vivre une expérience nouvelle. Mais ils choisirent le mutisme, la fuite. A présent, Jésus s’adresse à la femme. Maintenant elle peut sortir de son silence et parler, alors que ses détracteurs qui avaient droit à la parole sont rentrés, eux, dans un « silence invisible ».

Nous sommes dans un conflit spécifique où la loi fait autorité. Mais le Christ-médiateur transcende la loi pour atteindre et relever l’âme blessée et meurtrie.

Dans ce passage, la médiation du Christ englobe aussi bien une dimension verticale qu’horizontale. Verticale, car en déclarant à la femme que son péché est pardonné, Jésus lui annonce que Dieu l’accueille. Horizontale, car ses détracteurs laissent définitivement la femme tranquille. Elle recouvre le droit de vivre et est donc socialement réadmise.

La méthode du Christ, son empathie, son désir de rejoindre l’autre dans sa difficulté, son amour inconditionnel pour chacune des parties, sont des conditions indispensables à la réussite d’une relation d’aide.

Ce principe de l’amour divin fut le moteur de l’agir de Dieu pour l’humanité. C’est ainsi qu’apparut le plus grand Médiateur que la terre ait jamais connu. Il réconcilia pour toujours l’humanité avec Dieu.

A l’instar de Jésus, pourquoi ne pas promouvoir la réconciliation entre les hommes, et entre les hommes et Le Dieu Créateur ?

Jean-Manuel SERALINE

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