« … plante-toi dans la mer, et il vous obéirait. » Luc 17.6c
Venons-en à la signification de la mer…
C’est le symbole de l’immense, du mystère, de l’insondable, de l’immaîtrisable, de l’infini, de l’inconnaissable. Il est vrai qu’aujourd’hui, alors que l’on est capable d’explorer l’espace infini, les fonds océaniques de notre terre demeurent encore pleins de mystères et d’inconnues.
L’infini, l’immaitrisable, l’inouï, l’inconnaissable… comme Dieu !
L’apôtre Jean ose déclarer de manière radicale : « Personne n’a jamais vu Dieu » (1 Jean 4.12). Et l’apôtre Paul affirme qu’aujourd’hui nous ne connaissons toutes choses – y compris Dieu – que de manière « partielle » et confuse, comme au travers d’un miroir imparfait (1 Corinthiens 13.10, 12). Il dira : « Quand je crois connaître, je ne connais pas encore comme il faut connaître… » (1 Corinthiens 8.2).
Lorsque j’accepte de me déraciner pour aller me planter dans l’océan du mystère de Dieu, je m’ouvre au mystère infini de la vie. C’est ce que le philosophe et savant Blaise Pascal appelait « Le pari de la foi ».
Subitement je réalise que « je suis en Dieu et que Dieu est en moi » – c’est encore une affirmation de la Parole de Dieu. Comment est-ce possible ? Comment avoir Dieu en soi et être en Dieu à la fois ? Lorsque nous devenons comme une bouteille plongée dans la mer, dont le bouchon a été retiré. La bouteille est dans la mer et la mer est dans la bouteille ! Pour autant que le bouchon est retiré… Bouchon de nos habitudes et de nos certitudes rigides.
Notez que la mer, dans la Bible, c’est aussi le symbole du monde. Ce monde qui nous fait si peur et que l’on cherche si souvent, au nom de la foi, à fuir… Et pourtant, Jésus disait :
« Je ne te prie pas de les ôter du monde mais de les préserver du mal » (Jean 17.15).
Oser se plonger dans cette mer c’est aussi répondre à l’ordre de Jésus : « Devenez le sel de la terre… » Comment devenir le sel de cette terre si nous la fuyons ?
Arrêtez de construire vos tours d’Ivoire – ou de Babel – qui vous coupent de ce monde.
Allez donc vous immerger dans cette mer, pour que le sel de votre foi lui donne la saveur du Christ. Cessez de nourrir vos peurs qui vous isolent de ce monde et vous font perdre le sens de la mission confiée par le Christ.
Nous voici au terme de la lecture de cette merveilleuse allégorie. Une lecture à trois voix, en trois dimensions… Peut-être qu’au moment de tourner cette page vous allez vous demander : mais laquelle de ces lectures est la bonne ? Ce sera celle qui vous parle à l’instant.
Est-ce une invitation à croire que Dieu est capable d’accomplir des merveilles avec le peu de foi qui nous habite ?
Est-ce une invitation à nous méfier de nos désirs de puissance masqués par une prétention à une foi « extraordinaire » ?
Est-ce une invitation à oser nous déraciner de nos habitudes et nos croyances bien rôdées pour nous plonger dans le mystère et l’infini de Dieu ?
Que le souffle de Dieu vous inspire…