« Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »(Luc 19.10)

Ce matin-là, nous avions convenu avec une famille d’amis d’aller faire du sport sur le parc sportif de la plage du Moule en Guadeloupe. Pour une fois, nous sommes arrivés avant nos amis et, en attendant leur arrivée, notre petit garçon de 7 ans marchait sur le parking en terre situé à près d’une centaine de mètres de la plage.

C’est alors qu’il l’a vue. « Papa, papa, il y a une petite tortue ! ». En effet, au beau milieu de ce parking, un bébé tortue (tortue imbriquée) se dirigeait, non pas vers la mer, mais vers l’intérieur des terres.

Elle avait dû éclore pendant la nuit avec ses frères ou ses sœurs, mais avec la pluie, les eaux ruisselantes et les lumières des habitations (que les tortues confondent avec les lumières des étoiles), elle s’était trompée de direction.

Épuisée, couverte de boue, elle semblait vivre ses derniers instants. Après l’avoir soulevée délicatement, nous l’avons mise sous un arbre à l’ombre, en attendant nos amis. Je n’étais pas optimiste : elle était faible et avançait difficilement, elle semblait ne plus avoir de force pour gagner l’océan.

À l’arrivée de nos amis, nous avons convenu de l’emmener jusqu’à la plage pour qu’elle puisse nager ou, au pire, voir la mer avant de mourir. Mais nous n’avions pas encore atteint la plage, que cette petite tortue s’est mise à gigoter dans tous les sens; c’est comme si elle reprenait vie : elle avait senti, d’une manière ou d’une autre, la proximité de la mer.

Nous l’avons d’abord laissée plonger dans un petit bassin clos d’eau de mer. Quelle fut notre joie de la voir nager énergiquement dans cette mini piscine d’eau salée ! Puis nous l’avons récupérée et l’avons posée doucement dans l’eau de l’océan, non sans lui avoir cherché un nom de baptême : elle avait échappé aux nombreux crabes de cette plage, aux oiseaux (surtout les frégates qui survolent fréquemment cette plage et qui, bizarrement, étaient absentes ce jour-là), aux roues des voitures, aux chiens errants et aux puissants rayons du soleil.

Après avoir pensé à l’appeler « Chance », nous avons opté pour « Grâce ».

Grâce plongea joyeusement dans la houle et ressortit plusieurs fois la tête pour respirer, sous le regard émerveillé des quatre enfants de nos deux familles. Elle aurait pu mourir, mais une nouvelle vie aquatique commençait pour elle.

Comme elle, certains parmi nous semblent désespérés, perdus et irrécupérables ; mais quand ils sentent, même au loin, les vagues de l’amour divin, ils revivent et sont revigorés.

Es-tu perdu comme Grâce ?

En ce début d’année, laisse le Christ te soulever délicatement pour te ramener à la maison !

Sébastien REGIS

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