26 Mars – Plaisirs de la table, bienfaits de la nourriture

« Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait… »

Daniel 1 v.8a

Il existe un plat turc très connu, à base d’aubergines. Son nom « Imam bayildi »signifie :

« L’imam s’est évanoui de bonheur devant la succulence du mets ! ».

On peut, comme cet imam, s’extasier en savourant un mets succulent. Mais, hélas !, quand on manque de s’évanouir en goûtant certains plats, ce n’est pas en raison d’un goût exquis, mais plus souvent à cause de leur absence de saveur ou de leur manque de fraîcheur.

Ainsi en 2009, je faillis m’évanouir pour des raisons culinaires après avoir déjeuné avec un collègue dans un restaurant de Martinique. En fait, victime d’une intoxication alimentaire, je fus pris quelques heures après d’étourdissements et en proie à des vomissements. La cause de l’intoxication était visiblement une mauvaise hygiène dans les cuisines de cet établissement. Par la suite, pour me taquiner, mes anciens collègues m’ont souvent proposé d’y retourner déjeuner.

La signification de l’imam bayildi nous rappelle comment un souverain et ses serviteurs furent « subjugués par les effets de la nourriture » il y a plus de 2600 ans. Un jeune Juif dénommé Daniel, déporté avec ses amis à Babylone, mit Dieu à l’épreuve ; ce faisant, eux- aussi furent soumis à épreuve (lire Daniel 1 vv.3-20).

« Éprouve tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire. [ ]…Au bout de dix jours, ils avaient meilleur visage et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. » Daniel 1 vv.12, 15

Les résultats ne se firent donc pas attendre sur la forme comme sur le fond.

« [ ]…Dieu accorda à ces quatre jeunes gens de la science, de l’intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse; et Daniel expliquait toutes les visions et tous les songes. »

Daniel 1 v.17

Cela devint encore plus évident lorsque Nébucadnetsar, au terme des trois années, trouva Daniel et ses compagnons « dix fois supérieurs » à tous les autres « sur tous les objets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence ». Voir Daniel 1 vv.19-20

Au-delà des effets observables par le roi (mais aussi par son intendant, son chef des eunuques et bien d’autres) du végétarisme sur ces quatre jeunes gens, la Bible est claire ! Même s’il s’agit d’un encouragement à diminuer notre consommation de viande et à complétement s’abstenir d’alcool, la nourriture n’eut aucun effet « magique ».

C’est Dieu qui « transforma l’essai » pour ainsi dire, et agit de façon miraculeuse en ces jeunes gens qui demeurèrent fidèles et s’engagèrent sur la voie de la tempérance alimentaire.

Olivier REGIS

25Mars – Substantifique moelle

« L’Éternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de mets succulents ; un festin de vins vieux, de mets succulents, pleins de moelle, de vins vieux, clarifiés. » Esaïe 25 v.6

En 2009-2010, j’entendis sur les ondes de la radio privée confessionnelle Radio Espérance,

émettant depuis l’île de la Martinique, la citation suivante :

« En pleine angoisse, ne perds jamais espoir

Car la moelle la plus exquise est dans l’os le plus dur. » Hafez*

*Hafez, de son vrai nom Chams al-Din Mohammad Hafiz (Hafez ou Hafiz étant un surnom et un titre honorifique), poète lyrique et philosophe persan (actuel Iran) vécut au XIVe siècle (fin de la période dite de l’âge d’or de l’Islam).

Cette citation fort encourageante et ce texte d’Esaïe mettent le doigt sur l’importance que revêt, aux yeux des peuples du Proche et Moyen Orient, la moelle en tant que met de choix.

C’est aussi le cas dans d’autres cultures : Ainsi les Antillais se reconnaîtront-ils avec la fameuse « soupe de pied » (de bœuf), très appréciée pour sa moelle !

Afin de ne pas prendre cet extrait du livre d’Esaïe comme prétexte pour justifier une quelconque consommation d’alcool et faire excès de viande, voici un exemple où boire du vin n’a pas une connotation très positive :

Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte: Si quelqu’un adore la bête (qui représente une entité satanique opposée à Dieu) et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’agneau. » Apocalypse 14 vv.9-10

Précisons que, dans l’Antiquité, le vin souvent aigre était mélangé avec de l’eau pour être mieux apprécié ou du moins mieux toléré par le palet et l’estomac.

Le texte d’Esaïe faisant allusion au fameux festin moelleux est encadré par l’énoncé des difficultés dont Dieu nous délivre et par une douce espérance.

« Tu as été un refuge pour le faible, un refuge pour le malheureux dans la détresse ; un abri contre la tempête, un ombrage contre la chaleur.

[ ] …Il anéantit la mort pour toujours. Le Seigneur, l’Éternel, essuie les larmes de tous les visages, Il fait disparaître de toute la terre l’opprobre de son peuple.» Esaïe 25 vv.4, 8

Enfin, Dieu nous recommande, dans ce même passage, l’attitude à adopter face aux épreuves à travers une ferme assurance : « A celui qui est ferme (au sens de fidèle) dans ses sentiments, tu assures la paix, la paix, parce qu’il se confie en toi. » Esaïe 26 v.3

Olivier REGIS

24 Mars – Baguette santé ou pain de douleur ?

« Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse;

[ ]…Ne sois point sage à tes propres yeux, crains l’Éternel, et détourne-toi du mal: Ce sera la santé pour tes muscles, et un rafraîchissement pour tes os. » Proverbe 3 vv.5, 7-8

Chaque semaine, chaque journée qui débute nous place devant des défis (récurrents ou nouveaux) à relever! Il nous faut faire de notre mieux pour assumer nos responsabilités familiales et professionnelles tout en sachant profiter (quand même !) sainement des occasions de convivialité et de gaieté qui peuvent s’offrir à nous.

D’abord, pour bien débuter la journée, un bon petit-déjeuner ! Il est vrai que, pour parler trivialement, presque tout nous ramène aux repas… à moins que ce ne soit plutôt la nourriture qui nous conduise vers le reste de l’existence. Sachons donc manger pour vivre et non pour manger !

A ce propos, en Martinique, depuis quelques années, le service hospitalier en charge des accidents vasculaires cérébraux (première cause de mortalité sur l’île et malheureusement chez des sujets de plus en plus jeunes), la Sécurité sociale ainsi qu’une partie des boulangers se sont associés pour mettre au point la « baguette santé ». Elle contient de la farine semi- complète (pour un meilleur goût, plus de fibres et de substances nutritives que la farine dite blanche) et juste ce qu’il faut de sel. De même, dans nos activités, il nous faut trouver, de façon judicieuse, ce qui est primordial tout en évitant d’une part, les excès et de l’autre, les futilités.

Au sujet des priorités à déterminer, le roi Salomon donne un excellent conseil:

« Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain; Si l’Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain.

En vain vous levez-vous (tôt le) matin, vous couchez vous tard, et mangez-vous le pain de douleur. Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil »

Psaume 127 vv.1-2 dit Cantique des degrés

Entendons-nous bien ! Cela ne veut en aucune manière justifier une sieste durant vos heures de travail ou même de la négligence, voire de la nonchalance, tandis que vous devez satisfaire à vos obligations.

Après ces importantes indications à la fois sanitaires et spirituelles, il nous est donné d’apprécier la fameuse baguette santé ci-dessous* à base de farine complète et sans excédent de graisse, donc bénéfique pour nos artères et profitable à tous points de vue.

« Je suis le pain de vie. [ ]…Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » Marc 6 vv.48, 51a

*Certifiée récompensée du prix du meilleur boulanger par le Roi de l’univers

Olivier REGIS

23 Mars – Foi de cuisinier, la source de la force du guerrier

« Parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde, et voici la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi ».1ère épitre de Jean, chap. 5 v. 4

Hier, il était question d’un père, cuisinier de son métier, et de sa fille. L’homme fit une démonstration à sa fille pour lui montrer qu’il ne fallait pas se décourager et qu’une

« métamorphose culinaire » était toujours possible face aux difficultés!

Dans un de ses chants intitulé « Le soldat n’est qu’un enfant »*, la chanteuse québécoise Cathy Renzella interprète en fait une prière (dont elle est l’auteur des paroles en français), dont voici un extrait:

« Constamment, je gagne des batailles de gauche à droite Mais même les soldats peuvent être blessés au combat

Les gens me disent bien courageux (se), faisant face à tout

[ ]…Les gens semblent bien étonnés qu’en Toi je peux tout

Mais ils ne peuvent pas voir les ennemis qui m’amènent à Tes pieds Ils ne savent pas que je cours vers Toi quand tous m’abandonnent

[ ]…Je dépose mon épée pour pleurer, parce que derrière cette armure, le soldat n’est qu’un enfant

[ ]… Ce soldat est Son enfant »

La Bible fait mention de deux vaillants marins-pêcheurs, un certain Jacques et son frère dénommé Jean, qui avaient tendance à démarrer au quart de tour. Peut-être s’étaient-ils transformés comme les œufs bouillis et appartenaient-ils tous deux à la catégorie des écorchés vifs, des échaudés par la vie ?! Nous ne le savons pas précisément.

Mais les Evangiles nous disent que Jésus-Christ, qui les avait choisis au nombre de ses disciples, les surnomma « fils du tonnerre ».

Pourtant, Jésus les choisit tous deux, ainsi que Pierre, pour être les seuls disciples témoins de sa transfiguration sur une haute montagne (voir Matthieu chapitre 17 et Marc chapitre 9).

Quelques années après, Jacques devint le premier martyr au sein des apôtres.

Quant à Jean, qui s’était apaisé et était devenu le disciple que Jésus aimait, il est aussi connu comme étant l’apôtre de l’amour. Il fut par ailleurs le dernier survivant des douze apôtres et ce fut lui qui rédigea le texte ci-dessous, tiré d’une de ses lettres : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. » 1 Jean 5 v. 4

Olivier REGIS

*Album Pas si loin d’ici, de Cathy RENZELLA

22 Mars – Au menu du jour : Œufs-carottes parfumés au Moka

« Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » 1Pierre 5 v.10

Jean-Luc LEZEAU1, Français expatrié aux Etats-Unis, relatait un jour l’histoire ci-après :

Une jeune fille faisait part à son père de son désir de tout laisser tomber par rapport aux difficultés qu’elle rencontrait à tous les niveaux. Le père, qui était cuisinier, après avoir écouté sa fille, invita celle-ci à le suivre près de la table de cuisine et derrière les fourneaux.

Devant elle, il mit des carottes épluchées dans une marmité d’eau bouillante, des œufs frais dans une seconde marmite d’eau bouillante et enfin des grains torréfiés de café dans une autre marmite d’eau bouillante.

Après quelques minutes, le père sortit chaque ingrédient des marmites et les déposa dans trois plats différents et demanda à sa fille de goûter chacun d’eux, ce qu’elle fit. Ayant apprécié la saveur de chaque ingrédient, elle demanda à son père la raison de cette « expérience ».

Il lui répondit ceci :

« Les carottes qui étaient dures ont été ramollies après ébullition.

A contrario, l’œuf, qui était extrêmement fragile, s’est durci à l’intérieur de sa coquille au contact prolongé de l’eau bouillante. Les grains de café ont, quant à eux, donné du goût à l’eau bouillante, colorant et parfumant celle-ci d’autant plus que leur séjour s’y prolongeait.

Les trois éléments (carottes, œufs, grains de café) ont été soumis au même traitement (plongés dans l’eau bouillante) mais ils ont réagi de trois façons différentes. C’est essentiellement la structure des œufs et des carottes qui a été changée par l’eau. Mais seuls les grains de café ont modifié profondément l’élément extérieur à savoir l’eau bouillante. »

Certains, face aux épreuves, se ramollissent perdent toute vigueur.

D’autres, au contraire, s’endurcissent et deviennent même insensibles face la douleur ou l’épreuve ; leur cœur finit par devenir dur comme la pierre.

Enfin, puissions-nous tous faire partie de ceux qui, face aux épreuves, plutôt que de subir ou de réagir négativement, choisissent quand cela est possible, d’agir sur les circonstances et sur notre environnement, de préférence en bien.

Ne vous lamentez pas si vous avez le sentiment d’être plutôt une carotte bouillie ou un œuf cuit, car c’est par la foi (et souvent progressivement) que l’on distille un bon arôme de moka ! Et une « métamorphose culinaire »est toujours possible dans le bon sens !

Olivier REGIS

image

1 Jean-Luc Lezeau, qui est responsable du ministère de la Gestion Chrétienne de la Vie à la Conférence Générale des Adventistes du 7ème jour, relatait cette histoire sur une émission diffusée aux Antilles françaises en septembre 2010 sur la chaîne télévisée 3ABN.

Pin It on Pinterest