Alors que je recherchais un nouvel emploi, quelqu’un m’a demandé quel serait le meilleur poste pour moi et le meilleur endroit où exercer ?
Est-ce que ce serait bien d’avoir sa propre entreprise, d’être chef de service, ou occuper un poste sans management ou de descendre dans l’échelle sociale avec un poste de secrétaire avec mon Bac+5 et 15 ans d’expérience ? Quand nous évaluons le travail en terme d’importance, automatiquement nous regardons aux postes à responsabilité. Cependant d’autres facteurs interviennent : la productivité, le niveau d’exigence attendue, la performance, la prise de position politique, l’engagement. Si une personne a un salaire élevé, on s’attend à ce qu’elle travaille beaucoup d’heures : les décideurs qui acceptent de travailler sans compte pour ramener des contrats à l’entreprise afin de la faire vivre ; les managers capables de faire avancer des projets et palier aux manques de leurs équipes. Tout ceci demande du temps, de l’énergie et justifie les salaires plus ou moins élevés en fonction du pouvoir décisionnel ou fonctionnel du poste.
Mais avons-nous déjà pensé à l’importance des exécutants pour faire avancer les projets planifiés et produire de la valeur ajoutée. Occuper un poste de secrétaire après avoir été manager invite à replacer ses priorités et s’interroger sur le regard que l’on porte sur soi-même et sur les professions que l’on occupe. Sans l’assistance de sa secrétaire, le directeur peut difficilement se concentrer sur les projets stratégiques de l’entreprise car il devra tout gérer et prendra du retard sur son travail.
Dans toute entreprise, quelque soit son modèle organisationnel, le travail le plus important ou la personne la plus important varie en fonction du regard que l’on porte à l’entreprise. Par exemple, la femme de ménage est très importante pour l’entretien des toilettes ; le technicien de surface est très important pour le ramassage des déchets sinon il y a des risques de maladies et des problèmes de santé publique. Dans le même temps, un pilote d’avion est très important car même si la tour de contrôle, les hôtesses et toute l’équipe technique est en place, l’avion ne peut pas décoller sans le pilote.
Ceci m’a interpelé sur deux choses :
Ne pas sous estimer ou surestimer mon travail. Même si on est dans le haut de la hiérarchie, mon efficacité et ma productivité sont étroitement liées au travail réalisé par les autres. Si je suis tout en bas de l’échelle hiérarchique, mon rôle est tout aussi important. « Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous ne pas avoir de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. » (Romains 12:3).
Ne pas sous estimer le travail des autres. Il est très tentant de regarder avec dédain les personnes qui sont en bas de l’échelle sociale ou qui n’ont pas fait autant d’études que nous. Mais il est important de se rappeler que chaque emploi est indispensable pour faire avancer l’organisation qui nous emploie. Chaque personne devrait pouvoir être appréciée à sa juste valeur pour ce qu’elle accomplit dans l’entreprise.
« Ne faîtes rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes » (Philippiens 2:3).
Si vous vous faites une opinion trop élevée sur vous-même, vous penserez que vos travaux sont d’une importance supérieure à ce qu’ils sont, et vous revendiquerez une indépendance individuelle qui frisera l’arrogance. Si vous penchez vers l’autre extrême et que vous ayez une trop piètre opinion de votre personne, vous vous sentirez diminué et vous donnerez une impression d’infériorité qui limitera considérablement l’influence que vous pouvez exercer pour le bien. Il vous faut donc éviter de tomber dans ces deux extrêmes. Vous ne devez pas vous laisser dominer par vos sentiments, ni être influencé par les circonstances. Vous pouvez vous faire une juste idée de ce que vous êtes, ce qui vous évitera de verser dans l’un ou dans l’autre extrême. Vous pouvez avoir un sens de votre dignité, sans avoir pour autant une confiance indue en vous-même; vous pouvez vous montrer tolérant et accommodant, sans renoncer au respect de vous-même ou à votre indépendance; vous exercerez ainsi une profonde influence tant auprès de ceux qui appartiennent aux classes élevées qu’auprès de ceux qui font partie des classes les moins favorisées.
Testimonies for the Church 3:506 (1875). – {EMS1 281.3}
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