12 Décembre – Arrhes ou Acompte ?

« …lequel (Dieu) nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. » 2 Corinthiens 1 v.22

Connaissez-vous la différence entre des arrhes et un acompte ?

Pour ma part, cela fait juste une dizaine d’années que j’ai saisi la nuance, pour ne pas dire l’énorme différence, entre ces deux termes recouvrant tous deux un dépôt d’une somme d’argent en vue d’arrêter une vente. Pour faire court, quand il s’agit d’arrhes (art. 1590 du code civil & art. 114-1 du code de la consommation), l’acheteur, s’il se rétracte, perd simplement les arrhes versées. Dans le cas du vendeur qui ne livrerait pas la marchandise ou n’effectuerait pas la prestation (après le versement d’arrhes par un éventuel acheteur), il doit restituer le double des arrhes versées. Dans le cas d’un acompte, les deux parties doivent, en droit, maintenir leur engagement (c’est-à-dire quoi qu’il arrive, et sauf disposition contraire prévue, pour l’acheteur, payer l’intégralité de la marchandise ou de la prestation et pour le vendeur, livrer la marchandise ou effectuer la prestation prévue) sous peine de versement de dommages et intérêts par la partie défaillante.

Pour bien faire attention, permettez-moi de vous laisser ce moyen mémo-technique trouvé sur le site de l’ancienne DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) :

Arrhes : je peux arrêter Acompte : je dois continuer

Sources : Sites de la DGCCRF et de l’AAA (Association des Avocats de l’Automobile)

Tout cela fait écho à un autre texte de l’apôtre Paul: « Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit.» 2 Corinthiens 5 v.5

Dieu fait don de son Esprit-Saint à tous ceux qui se réclament sincèrement de son nom, mais Dieu n’est pas un arnaqueur ni un vendeur qui enchaînerait ses victimes par une vente ou un don forcé ; ni un acheteur forcené qui voudrait à tout prix posséder notre être contre notre volonté. Si nous le rejetons ou le délaissons (Et nous sommes libres à tout moment de le faire), nous nous privons alors nous-même en toute liberté du don gratuit qu’Il nous offre, c’est-à-dire dès à présent une vie moins angoissée (en dépit des épreuves et souffrances inhérentes à la nature humaine) et par-dessus tout, l’Eternité promise à son retour.

Dans le marché gagnant que Dieu nous propose, puissions-nous aujourd’hui faire le bon choix : « … j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité » Deutéronome 30 v.19b

Olivier REGIS

11 Décembre -Pauvreté et richesse

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel. Car là où est ton trésor là aussi sera ton cœur »Matthieu 6 : 20.21

Cette parole de Jésus est très belle, mais nous pouvons la trouver très peu réaliste. Dans une société où les souhaits et les désirs doivent être immédiatement satisfaits, il est difficile de croire aux trésors lointains. Nous accordons souvent de la valeur aux trésors que nous pouvons avoir sous la main ou serrer sur notre cœur.

L’astronautique nous permet de découvrir les trésors de l’univers. Mais l’astronautique de notre foi est bien timide.

Nous peinons à croire aux placements de trésors dans le ciel. Nous voulons conserver des trésors terrestres et célestes en même temps. Si nous ne possédions que des trésors qui iraient au ciel, nous aurions l’impression que la terre nous manque sous les pieds !

C’est à tel point que non seulement nous aimons vivre les mains pleines, mai en plus nous craignons de mourir les mains vides. « On n’emporte rien avec soi ». Nous prononçons cette parole de sagesse avec calme tant qu’il s’agit des autres. Mais quand nous réalisons que nous devrons un jour tout quitter à notre tour, nous nous replions alors davantage sur nos biens.

J’aime bien cette petite parabole de Noël entendue il y a longtemps. La monnaie courante était encore le franc. Un monsieur et un enfant voulaient prendre le bus. Le monsieur tenait dans son portefeuille un billet de 200 francs. L’enfant avait un franc dans la main. Savez-vous ce qui est arrivé ?

Il fallait alors acheter un billet au distributeur de tickets. L’enfant a pu payer le transport avec sa pièce d’un franc. Mais le distributeur ne recevait que des pièces. Le monsieur était bien ennuyé avec son billet de 200 francs. Il a raté le bus.

Le monsieur aurait bien voulu téléphoner et commander un taxi, mais les cartes téléphoniques n’existaient pas encore, et les cabines téléphoniques ne recevaient que des pièces pour appeler. Pas de bus, pas de taxi. Le monsieur était désolé. La situation était d’autant plus sans espoir que tout était fermé : c’était le jour de Noël !

Les fêtes de Noël viennent de se terminer. Pourvu que nous ne soyons pas trouvé trop riches ! En ayant les deux pieds sur terre, nous risquons peut-être de ne pas être emmenés avec le bus dans l’aventure de Noël !

« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par- dessus » (Matthieu 6, 33).

Pierre L’EPLATTENIER

10 Décembre – Serviteur et maître

« Si donc moi je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi devez vous laver les pieds les uns aux autres » Jean 13.14

Jésus établit un rapport nouveau entre le serviteur et le maître. A un premier niveau, le service est provoqué par la reconnaissance d’un droit qui appelle un devoir. Le droit à la santé, à l’alimentation, au travail, au mariage, à être un papa et une maman, à la sécurité, à la dignité humaine, est inopérable sans notre engagement social et professionnel, sans le respect des règles qui permettent la vie sociale. Ces devoirs nécessitent un supplément d’âme, sans quoi la vie risque de ressembler à l’allumeur de réverbère de Saint-Exupéry. La consigne, c’est la consigne.

Le niveau supérieur serait d’être animé par l’amour du dévouement. Il s’agit de se vouer à une cause, à son travail, à un hobby, à ses enfants, au prochain … Sous des élans généreux, peut se cacher toutefois une volonté de puissance et d’influence, le désir d’être payé de retour, une manière de masquer le désir de reconnaissance et de retour à soi. Le manteau du service dévoué et fidèle peut cacher le désir de faire dépendre l’autre de soi. Déception et amertume sont le salaire de ce don qui, sous l’apparence de la gratuité, se veut payant.

En lavant les pieds de ses disciples, Jésus anéantit cette volonté de puissance, souvent camouflée sous le signe du dévouement. Par ce geste atypique, Jésus anéantit l’espace hiérarchique établi par les hommes. Espace hiérarchique qui peut s’exprimer par une volonté de puissance, ou même de supériorité bienveillante mêlée de mépris (condescendance). Jésus demande plus que de simplement s’abaisser au niveau de celui qui est servi. Il s’agit de retrouver des relations saines entre frères et amis, unis dans une même destinée.

Jésus établit ainsi une égalité de destinée entre le serviteur et le maître. Ils ne doivent pas utiliser de volonté de puissance l’un sur l’autre. La condition du disciple et de l’envoyé doit nécessairement ressembler à celle de Jésus et les amener au don de leur vie au service de leurs frères. Ce texte remarquable par sa profondeur nous dit de ne plus classer les hommes d’après leur statut social, leur compte en banque, leur culture, leur tranche d’âge…

Cette égalité est mise en valeur par l’apôtre Paul : « Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. Et si vous appartenez à Christ, alors vous êtes la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3, 29).

Pierre L’EPLATTENIER

8 Décembre – Enfants heureux d’aller à l’école

« Qui nous fera voir le bonheur ? »

Psaume 4.7

Le matin, j’écoute les nouvelles à la télévision ou à la radio. Un jour, j’entends un ministre du gouvernement dire qu’il souhaite rendre les enfants heureux d’aller à l’école. C’est un noble objectif.

Je suis néanmoins surpris. Nous n’allons pas attendre que des lois, édictées par la docte Assemblée nationale, rendent nos enfants heureux d’aller à l’école. L’attente risque d’être longue ! Les discours des politiques ne remplacent pas le bonheur partagé sans parcimonie dans nos familles et autour de nous.

En arpentant les collines de Galilée, le Christ nous a proposé un bonheur qui ne dépend pas des institutions politiques et religieuses. Il nous propose un certain regard sur la vie : « Ce n’est pas en vous faisant du souci que vous pouvez ajouter un seul jour à votre vie ! Pourquoi alors vous faire du souci pour les vêtements ? Observez les fleurs des champs, regardez comme elles poussent. Elles ne filent pas et elles ne tissent pas. Même Salomon, avec toute sa richesse, n’a jamais eu de vêtements aussi beaux qu’une seule de ces fleurs. » (voir Matthieu 6.28ss)

Certes la vie n’est pas un long fleuve tranquille. L’actualité nous le rappelle tous les jours. La télévision ne nous donne guère des leçons de bonheur, malheureusement. Mais tout le monde ne porte pas le même regard sur la vie, malgré tout. La vie, elle n’est pas dans ce qui nous arrive. Elle est dans ce que nous en faisons. La vie, la vraie, la mienne, avec sa couleur, son originalité, sera moins dans les circonstances que dans ce que je vais en tirer. Toutes les vies sont belles quand on sait leur faire produire le meilleur. Il y a des gens qui, de grands et petits malheurs, savent en faire ressurgir des vies splendides, et c’est ça qui est leur vie : non pas ce qui leur arrive, mais ce qu’ils en retirent. Et il y a des gens qui, des bonheurs qu’ils ont, ne retirent que des vies de rien du tout. Nous sommes les musiciens de notre vie.

Quand vous accompagnez votre enfant à l’école, montrez-lui le soleil qui luit, les fleurs le long du chemin, faites-lui entendre le chant des oiseaux. Si vous semez dans le cœur de l’enfant la graine du bonheur, des fruits merveilleux donneront de la saveur à sa vie. N’attendez pas la déclaration d’un ministre du gouvernement !

Pierre L’EPLATTENIER

7 Décembre – Homme, femme

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui soit son vis-à- vis » Genèse 2 : 18

Bien des voix appellent de leurs vœux la remise en place du rôle de la famille et de l’éducation, et par là-même la fonction sociale et humaine irremplaçable de la femme et de l’homme, dans leurs différences physiologiques, psychologiques et sociales. L’un et l’autre n’ont plus à se définir en permanence l’un contre l’autre, comme dans la psychologie pubertaire, générant la violence. En effet, un homme comme une femme peuvent chacun représenter et travailler aux intérêts de la société sans céder à ce jeu dangereux. Il s’agit de retrouver les vérités élaborées par les générations précédentes et de trouver un sens à la vie à travers un idéal.

Notre société est marquée actuellement par la revendication du droit à la différence : différence des goûts, des cultures, des valeurs, des choix de vie, des façons d’aimer, des modèles de famille. Pourtant, cette même société tend en fait à devenir paradoxalement une société indifférenciée où les rôles et les espaces se confondent. La figure du père disparaît derrière celle de la mère, le système éducatif est défaillant, l’intériorité est en crise, l’intime est sur la place publique, la sexualité éclate en de multiples orientations où tout se vaut. Voilà quelques symptômes d’une société en mal de vivre. Une société qui a elle-même contribué à effacer des repères qui donnaient sens à la vie, effacement conduisant à des dérives dont nous constatons les effets par les médias. Aujourd’hui on se demande comment on a pu en arriver là. Notre siècle souffre du désespoir d’un navire de haute mer qui a perdu ses instruments de navigation. La famille en fait les frais. Des familles séparées, recomposées, sont souvent le lot de souffrances identitaires.

Le message du Christ est certainement plus actuel que jamais et s’adresse à tous ceux qui croient encore en sa valeur, dans une société qui a perdu ses repères hérités de la Bible :

« Oh ! Si tu étais attentif à mes commandements ! Ton bien-être serait comme un fleuve, et ton bonheur comme les flots de la mer. » (Esaïe 48.18.)

Pierre L’EPLATTENIER

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