6 Avril – La femme du milieu (2)

« Je ne te condamne pas non plus, va et ne pèche plus. » Jean 8.1-11

Jésus se redresse et se place au niveau des accusateurs. Par ses mouvements dans l’espace, il est l’intermédiaire qui va et vient vers les deux parties en conflit, comme pour créer du lien. Les religieux ont droit à la parole, tandis que la femme n’a pas droit de cité. Les mots que le Christ prononce en se redressant « compensent » le mutisme de la femme.

De plus, nous constatons que si le silence du Christ a travaillé les consciences, ses paroles ont transpercé les cœurs : « que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » (v.7b).

Est-ce que la réaction qui suivra cette fameuse question était celle que désirait le Christ ? Ces individus ont préféré fuir face au constat de leur état intérieur. Le plus étonnant c’est que la foule aussi s’en est allée ! « Et Jésus resta seul » (v. 9a) avec la femme.

Par ce questionnement, il leur était donné l’occasion d’exprimer leurs sentiments, de saisir l’occasion de vivre une expérience nouvelle. Mais ils choisirent le mutisme, la fuite. A présent, Jésus s’adresse à la femme. Maintenant elle peut sortir de son silence et parler, alors que ses détracteurs qui avaient droit à la parole sont rentrés, eux, dans un « silence invisible ».

Nous sommes dans un conflit spécifique où la loi fait autorité. Mais le Christ-médiateur transcende la loi pour atteindre et relever l’âme blessée et meurtrie.

Dans ce passage, la médiation du Christ englobe aussi bien une dimension verticale qu’horizontale. Verticale, car en déclarant à la femme que son péché est pardonné, Jésus lui annonce que Dieu l’accueille. Horizontale, car ses détracteurs laissent définitivement la femme tranquille. Elle recouvre le droit de vivre et est donc socialement réadmise.

La méthode du Christ, son empathie, son désir de rejoindre l’autre dans sa difficulté, son amour inconditionnel pour chacune des parties, sont des conditions indispensables à la réussite d’une relation d’aide.

Ce principe de l’amour divin fut le moteur de l’agir de Dieu pour l’humanité. C’est ainsi qu’apparut le plus grand Médiateur que la terre ait jamais connu. Il réconcilia pour toujours l’humanité avec Dieu.

A l’instar de Jésus, pourquoi ne pas promouvoir la réconciliation entre les hommes, et entre les hommes et Le Dieu Créateur ?

Jean-Manuel SERALINE

5 Avril – La femme du milieu (1)

« Mais Jésus se baissa et… » Jean 8.1-11

Dans cet épisode, deux conflits s’entremêlent. En effet, des chefs religieux conduisent une femme vers Jésus pour la faire condamner mais en réalité, c’est un stratagème pour accuser Celui-ci en présence d’une foule. Notons que l’utilisation du terme µεσος (milieu) (Jean 8.3.) nous renvoie au thème de la médiation. Et c’est précisément l’exercice auquel va se livrer Jésus pour écouter et …libérer la femme de la condamnation qui l’attend.

Les protagonistes du récit sont Jésus, les responsables religieux et une femme, laquelle détient un rôle très particulier. Effectivement, c’est autour d’elle que sera construite la trame de l’histoire. Les faits sont les suivants : accusée d’adultère, elle mérite de mourir selon la loi. L’attitude de Jésus est sans équivoque. Alors que la femme est placée au milieu de la scène, Jésus, lui, se constitue en médiateur pour la défendre.

Quels sont les principes qui émergent de son approche ?

Premièrement, Il prend le temps d’écouter ses détracteurs qui viennent d’interrompre son discours avec brutalité (v. 2-4). Ensuite, alors qu’on s’attendait à le voir répliquer, le voilà qui se baisse et trace des traits sur le sol (v. 6b.). En se baissant, Jésus se met au niveau existentiel de la femme. Plutôt que de la juger, il semble lui dire qu’elle n’est pas seule dans ce conflit, car accompagnée d’un médiateur qui veut cheminer avec elle.

La posture et le silence de Jésus devaient pousser les scribes et les pharisiens à s’écouter eux- mêmes et à réfléchir aux véritables mobiles de leur démonstration.

En effet, Jésus est celui qui écoute le cœur de l’Homme. Il sait se taire pour donner à autrui le droit d’exister tel qu’il est. Il sait donner de la valeur à sa personne et gagner sa confiance. Il est présent à l’autre et vivant en lui dans l’instant.

Mais son écoute est connectée au salut individuel. C’est pourquoi « Il ne brisera pas le roseau qui se ploie, et Il n’éteindra pas la flamme qui faiblit, mais il établira le droit selon la vérité. »(Esaïe 42.3).

En ce jour, tu peux aller à lui tel que tu es. Il saura te rejoindre là où tu en es. T’accueillir, t’écouter, t’accompagner, te reconstruire, te sauver sont les précieuses compétences qu’il met à ton service. Quel Sauveur merveilleux !

Jean-Manuel SERALINE

04 Avril – La femme au bord du puits

Jésus lui dit : « Je le suis moi qui te parle » Jean 4.26

Il est environ midi. Assoiffé et fatigué par la longue route entreprise entre la Judée et la Galilée, Jésus s’assied au bord du puits de Jacob. Peu de temps après, une femme arrive ! Altérée, elle aussi. Jésus, conscient de sa présence, ose pénétrer dans son univers : « Donne- moi à boire ». (Jean 4.7b). Surprise de sa requête, la femme entre dans une discussion avec lui. En effet, lui dit-elle : « Les juifs ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains ». (Jean 4.9).

Mais ce qu’elle ne sait pas encore, c’est qu’au-delà de son identité culturelle, Jésus est le Messie, le Dieu-Sauveur. Il n’est pas là pour distinguer une nation d’une autre, et encore moins pour séparer les individus entre eux. Jésus est venu pour unir l’humanité à son Père, étancher sa soif de paix, de justice et d’amour ! Dans ce contexte-là, l’histoire personnelle d’un être, ses spécificités culturelles, raciales ou autres ne sont pas prioritairement prises en compte, mais son véritable besoin existentiel. Une fois identifié, Jésus met tout en œuvre pour y répondre.

La femme samaritaine porte sur sa conscience un lourd passé. Sa vie amoureuse semble n’avoir été jusqu’à ce jour que déceptions. Jésus en tant que Médiateur va l’aider à exprimer sa situation présente : « Je n’ai pas de mari. »(Jean 4.17). A l’ouïe de ce courageux aveu, Jésus se révèle à son tour, non pas comme un prophète comme l’avait crû la femme, mais comme le Messie ! « Je le suis moi qui te parle ».

Cette révélation révolutionnera son cœur puis sa vie. Celle qui était venue chercher une eau matérielle pour restaurer son corps, a trouvé une eau spirituelle pour étancher son être entier. Sous une chaleur torride, son âme s’est rafraîchie. « Car je ferai jaillir de l’eau dans le désert, des fleuves dans la steppe pour abreuver mon peuple… » (Esaïe 43.20b).

La prophétie d’Esaïe venait de trouver ici son accomplissement : l’eau du pardon, de la restauration, de la paix, telle un geyser venait de jaillir du cœur d’une personne pour atteindre finalement tout un village alentour ! (Jean 4.28). Alléluia !

Aujourd’hui encore, Dieu se place entre nous et nos souffrances pour nous apporter la guérison. Il est une source d’eau qui ne tarit jamais. Ouvre-lui ton cœur et ta vie, maintenant, il te fera connaîtra de profondes joies insoupçonnées !

Jean-Manuel SERALINE

3 Avril – Dieu part à la recherche de l’Homme

« Mais, l’Eternel Dieu appela l’homme et lui demanda : Où es-tu ?… » Genèse 3.9

Adam et Eve, sa femme, viennent de consommer le fruit défendu et se retrouvent dans une situation difficile. Désorientés et confus, les époux se réfugient dans la peur, loin de la présence de Dieu. La honte qui les habite provient du fait que le Dieu d’amour, leur Pourvoyeur, les avait placés dans un cadre merveilleux répondant à tous leurs besoins. Dans ce jardin, leur épanouissement physique, mental et spirituel n’était possible qu’en présence du Créateur.

Cependant, aussi magnifique que fût leur univers, il était régi par une restriction : « tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »(Genèse 2.17). Sous l’influence du serpent qui les avait persuadés que manger du fruit défendu les rendrait aussi sages et libres que Dieu, Adam et Eve commettaient l’irréparable. Malheureusement, le résultat escompté fut tout autre. Confus dans leur esprit, ne sachant plus quoi faire, incapables de raisonner clairement, leur chemin s’obscurcissait de plus en plus, le péché s’installait dans leur vie.

Et c’est à ce moment précis, contre toute attente, que Dieu se révéla comme un Père aimant. Rempli de compassion, il partit à la recherche de ses enfants perdus ! « Adam, où es- tu ? ».Dieu recherchait le dialogue. Il savait que le couple avait succombé aux assauts du serpent.

Mais peu lui importait : il recherchait la restauration de la relation détériorée. Il avoua à l’homme combien sa situation l’affligeait. Dieu se plaçait au beau milieu du gouffre qui le séparait de ses enfants. Les questions qu’Il posait à Adam ne le condamnaient pas, mais l’invitaient à exprimer son ressenti, à dire où il était et où il en était. Adam joua le jeu tant bien que mal et s’épancha. Ce n’est que par cette voie que le rétablissement du lien fut possible. Oui, c’est en s’associant à Dieu que l’homme et la femme avaient le plus de chances de retrouver la paix et le bonheur.

Il en est de même pour nous aujourd’hui ! Quelque aient pu être nos erreurs, le Dieu d’amour n’est jamais trop loin de nous. La honte ou la culpabilité ne peuvent l’empêcher de nous trouver. Si nous tendons bien l’oreille, nous entendrons son doux murmure exprimant son désir de nous aider : « …Je t’aime d’un amour éternel, c’est pourquoi je te conserve ma bonté. » (Jérémie 31.3b).

Oui, qui que tu sois, Dieu se place entre toi et tes péchés. Il est la seule voie de restauration. Ouvre ton cœur à sa voix, fais-lui confiance et tu recevras sa paix, son salut !

Jean-Manuel SERALINE

2 Avril – Les noces de Cana

« On célébrait des noces à Cana, en Galilée » Jean 2 : 1

Au début de son ministère Jésus participe à un mariage en Galilée, où il a accompli un premier miracle. Le mariage est un temps fort de la vie d’un homme et d’une femme. Ils veulent en faire un engagement de soutien et de bonheur, et également transmettre des valeurs essentielles à leurs enfants. La vitalité d’une société lui doit beaucoup.

Le mariage réussit-il comme un coup de baguette magique ? On l’a pensé en faisant de cet acte un sacrement.

Le mot « sacrement » n’existe pas dans la Bible. Un théologien du 2e siècle, Tertullien, est le premier à avoir utilisé ce mot dans le vocabulaire chrétien. Il l’a repris de la langue commune avant d’infléchir sa signification. Ce mot avait dans le monde romain au moins deux sens :

  1. Le serment de fidélité que prêtaient les soldats au drapeau impérial au moment de leur enrôlement, se vouant ainsi au service de l’empereur.

  2. Il pouvait désigner la somme d’argent qu’on déposait au début du procès à titre de provision. On ne pouvait plus y toucher.

Tertullien a employé ce mot en partant du sens premier : le sacrement en tant que serment, désignant la sincérité d’une promesse. Pareil au soldat romain qui prend du service dans l’armée, le chrétien s’enrôle dans la milice du Christ ; la parole qu’il donne est sacrée et ne peut être violée impunément.

Quelle belle image pour le mariage, institué par Dieu dès l’aube de l’humanité. D’abord l’engagement conduit à vivre ensemble, afin de favoriser l’épanouissement et le développement du conjoint sur les plans émotionnel, physique, spirituel et social. Comme les fleurs des champs ont besoin du soleil et de l’eau, le couple est ce lieu où un homme et une femme trouvent la nourriture nécessaire pour embellir la vie, dans leur foyer et autour d’eux, de ses plus belles couleurs.

La parole qui se nourrit dans le secret du cœur de l’époux et de l’épouse, est consolation, pardon, accompagnement, amour inconditionnel. Elle engage et conduit vers l’avenir.

Le mariage est ainsi le lieu où un homme et une femme s’engagent dans l’aventure de la vie, où la parole donnée l’un à l’autre engage dans une alliance, dont le Dieu est le garant, se liant à l’humanité par une promesse qui ne peut être violée : « Je t’aime d’un amour éternel » (Jérémie 31 : 3).

Pierre L’EPLATTENIER

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